LE DECODEUR DES RELATIONS PERSONNELLES

POUR MIEUX VIVRE ENSEMBLE

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CHAPITRE 1 : DEMARRAGE DU PROJET 

 

 

« Avant donc que d’écrire, il faut penser »

Boileau 

 

Violette est en retard.

Ce n’est pas son habitude. Et pour un premier rendez-vous de travail, je trouve que ça démarre mal. Alors, à l’ombre des parasols de la Plage Parisienne, quai de Javel, en cette fin d’après-midi des derniers jours de septembre aux allures de mois de juin, je l’attends en sirotant un Monaco et en regardant passer les bateaux.

 

Depuis environ six ans que nous nous connaissons, régulièrement, nous discutons Violette et moi en toute amitié : sur les outils et les démarches de développement personnel et professionnel, sur leur efficacité, sur leur mise en œuvre.

Elle en tant que responsable formation d’une grosse société d’économie mixte parisienne et moi en tant que consultant et animateur des séminaires de management ayant eu lieu dans son entreprise et pour lesquels elle m’avait sélectionné.

Cet été, nous nous sommes décidés à écrire un bouquin ensemble.

 

Elle voulait proposer une démarche simple dans le fatras des démarches de développement personnel, et moi, je souhaitais dépoussiérer et élargir un outil que j’utilise depuis longtemps au plan professionnel et managérial.

 

Elle arrive au bout d’un quart d’heure, l’air chiffonné et s’affale dans le transat que j’ai eu du mal à réserver pour elle.

-  Eh ben, pour une journée d’embauche, tu commences mal ! lui dis-je pour la taquiner.

-    Ouais, ben toi, ne me cherche pas ! retorque-t-elle sans aucun humour, parce que je suis déjà assez énervée comme ça !

Elle me raconte qu’elle vient d’être bloquée un moment par une voiture garée en double file et elle ne se remet pas de l’altercation qu’elle a eue avec le gêneur. Elle me raconte la scène en détail dans un remarquable état d’excitation :

-    Bon, alors, j’étais là debout, comme ça, appuyée contre ma voiture, les bras croisés, à attendre. Au bout de cinq minutes, tiens-toi bien, cinq minutes ! je vois le gars qui s’amène. Quand je l’ai vu s’approcher de sa voiture, je suis allée vers lui et je lui ai dit un truc dans le genre : « Vous vous rendez compte que ça fait cinq minutes que j’attends ? Ça ne vous dérange pas de bloquer les gens comme ça ? ».

Je ne peux pas m’empêcher de l’interrompre :

-          Tu lui as dit ça, comme ça, sur ce ton-là ?

-          Ben quoi ? Qu’est-ce qu’il a mon ton ? Il n’est pas bon mon ton ?

-       Plutôt agressif, lui dis-je, non ? Quand je vois dans quel état tu es, je parie que vous vous êtes enguirlandés.

-      Exactement ! Le type, il a commencé par me répondre un truc du genre : « Oooh ! Du calme ma petite dame ! C’est pas pour cinq pauvres petites minutes que vous allez faire un scandale ! ».

-       Ah oui … Evidemment … Telle que je te connais, ça n’était pas tout à fait le bon angle d’attaque, lui dis-je.

-          En effet ! Tu as le sens des euphémismes ! 

 

J’ai quelques difficultés à la calmer. Elle me détaille l’altercation qui s’est terminée par un doigt levé et un « minable greluche ! » de la part du gêneur.

Nous commandons son cocktail préféré et elle retrouve peu à peu ses esprits. Je tente de lui faire prendre du recul :

-        Moi je trouve que nous sommes en plein dans notre projet de bouquin !

-        Ah tu trouves ? Explique-moi ça !

-   Cet été on s’est bien mis d’accord pour écrire une sorte de référentiel des comportements sociaux ?

-        Oui !

-      On s’est dit que ça pourrait aider les gens, parce qu’on donnerait des indicateurs sur les comportements : les toxiques et les écologiques ?

-         Oui !

-    On avait imaginé prendre des situations de la vie quotidienne pour avoir des exemples concrets et revisiter l’outil de management que nous avions publié avec mon associé, il y a trente ans ?

-     Oui, bon, fait-elle agacée, j’ai compris ! Quel rapport avec cet olibrius qui me coince en double file ?

-        Eh ben, c’est du concret, c’est du quotidien, lui dis-je ! Les gens qui gênent les autres, qui se croient seuls au monde. C’est partout, très souvent. C’est même à partir de là que nous est venue l’idée de créer un référentiel !

 

Voilà.

Notre débat est lancé, comme la plupart des fois où nous avons fait bouillir notre matière grise. Jusqu’ici, nous nous séparions simplement fatigués et enthousiasmés par nos élucubrations.

Cette fois-ci, c’est fini. Nous avons décidé de tenter un manuscrit. Pour nous et pour les autres, persuadés que ce que nous mettrons en lumière pourra éclairer des lecteurs et des lectrices.

 

-            Bon alors, par quoi on commence ? lui demandai-je.

 

...

 

Violette s’enthousiasme pour la façon de réagir en face :

-       C’est ce que je te disais ! Avec mes copines, si on avait eu des indicateurs et des conduites à tenir en face, je t’assure que ça nous aurait fait sérieusement réfléchir ! J’ai envie de me pencher là-dessus. Je t’envoie une proposition dans quelques jours et on en discute après ? C’est OK pour toi ?

-        Mais bien sûr ! J’attends déjà ton mail !

 

Deux ou trois jours plus tard, je reçois un simple fichier texte, sans aucun commentaire, et je découvre ses formules à l’emporte-pièce qui me font sourire autant qu’elles me plaisent :

 

Mode bleu :

Que du bonheur ! Profite ! C’est rare ce comportement.

Suis-le. Aime-le !

 

Mode vert :

Ça va pas mal. Relax !

Tu sais où tu mets les pieds et c’est confort.

 

Mode rouge :

Fais gaffe ! Service minimal, pas brillant !

Surveille bien tes arrières !

 

Mode noir :

Mayday ! Mayday ! Protège-toi !

 

A fuir de toute urgence ou à éliminer !

 

 

...

 

-    Et si j’ai l’idée d’une quatrième de couverture, tu crois qu’on pourrait la soumettre à un éditeur ?

-     Bien sûr qu’on peut lui soumettre ! Ça ne garantit pas qu’elle sera utilisée …

-  Aucune importance ! réagit-elle. J’ai commencé un truc … Je te l’envoie sous peu !

De fait, quelques jours plus tard je reçois son texte :

 

POUR ETRE AU CLAIR AVEC LES AUTRES

 

« Si vous vous demandez parfois quelle mouche a piqué votre interlocuteur, si votre collègue de bureau vous parait étrange, si votre conjoint, votre ami, vos enfants, votre voisin, votre beau-père, le commerçant du coin ont des comportements qui vous font tomber de l’armoire ou bien vous ravissent, ce livre va vous éclairer sur la réalité. Il rend lisible les comportements ! Il montre leur logique ! Ça peut vous changer la vue. Ça peut vous changer la vie !

Parce qu’il y a celles qu’il vaut mieux éviter, ceux qu’on a envie de baffer, celles auprès de qui la vie est douce, ceux qui sont de vrais bonbons, les emmerdeurs et les râleuses, les perverses et les vicieux, les gentillets et les mythos, etc. C’est mieux de s’en apercevoir assez vite. Ça permet de se protéger des uns, autant que de profiter des autres.

Utilisable par tout le monde, ce livre montre pourquoi ça marche bien ou plutôt mal avec les gens. Il décrit les comportements efficaces et les autres. Au passage, il donne des idées pour évoluer soi-même.

 

Si vous êtes toujours sûr(e) de savoir ce qu’un comportement révèle, sûr(e) de ce que ça présage pour la suite, sûr(e) de savoir à qui vous avez affaire, reposez-le, ce livre n’est pas fait pour vous.

 

Pragmatique, il ne traite pas de psychologie, il ne s’intéresse pas à l’histoire ni aux traumatismes, ni aux affects ou aux caractéristiques intimes des personnes. Il décrit ce qui marche bien, ce qui est agréable, ce qui donne du confort, ce qui préserve l’avenir des relations, à la recherche d’une écologie entre les gens.

Et il décrit sur le même mode ce qui rend le monde difficile, insupportable, les comportements de celles et ceux qui sont pervers, fauteurs de trouble, abuseurs de pouvoir, égocentriques, manipulateurs, dominants, enfumeurs.

 

Ainsi, on a des chances de moins se faire piéger, on voit le train arriver. On peut même progresser grâce à sa pédagogie, et, pourquoi pas, participer à rendre notre monde meilleur ».